Samedi 16 juin

Saffré Loire-Atlantique

L’AG 2018 s’est tenue dans une salle municipale.

20 adhérents à jour de leur cotisation étaient présents ; Florentin PARIS avait donné pouvoir à pierre JÉGOUZO. Le président avait reçu pour cette assemblée une vingtaine de pouvoirs attribués à des membres du CA.

Extrait du rapport d’activité : Le CA s’est réuni à Rennes les 23 septembre 2017, 17 février et 14 avril. Le conseil d’administration était composé de :

Président Max Jonin

Vice-Président Pierre Jégouzo

Secrétaire Pierre Le Feuvre

Secrétaire-adjoint Jean Plaine

Trésorier Tahar Aïfa

Trésorière adj. Adeline Lauvergnat

Les autres membres du CA étaient: Hervé Audic, Damien Gendry, Dominique Guérin, Odile Guérin, Jean-Pierre Lefort, Serge Régnault, Jean-Sébastien Salis

Ordre du jour :

Après les salutations d’usage, le Président a ouvert l’assemblée ; il a constaté le nombre de présents inférieurs à l’année précédente ; il a redit la nécessité de relancer les anciens adhérents par courriel ou courrier postal en utilisant chaque fois que possible les envois d’informations comme la lettre ou les invitations aux excursions. Ce doit être le rôle du trésorier.

Après questionnement sur le compte-rendu de l’AG précédente, celui-ci est validé.

1. Le président présente le rapport d’activité par diapositives et commentaires (PWP).

– Il rappelle le projet de manifestation pour le centenaire de l’association SGMB et le Cent cinquantenaire de la Société géologique du Nord avec des projets d’échanges et de jumelage d’actions pour marquer cet événement en 2020.

À ce propos, Serge RÉGNAULT signale avoir récupéré les cahiers de terrain de Charles BAROIS.

• Pour les éditions, un retirage de «Géotourisme en Finistère» est prévu, le fascicule sera vendu 1 €.

Les plaquettes «géotourisme pour le Morbihan et l’Ille-et-Vilaine» sont éditées et diffusées par les Conseils départementaux.

• Pour ceux qui seraient intéressés par ces documents (je manque de précisions) , le président signale l’existence de ceux-ci sous forme de PDF (réservés aux adhérents). Il suffit de le demander.

Ces échanges sont suivis de quelques questions comme celles sur l’activité visible de la SGMB en comparaison de l’UTL de Tréguier ou de l’association Vivarmor avec Guillaume qui transmet régulièrement un compte-rendu de leurs sorties.

Le Président rappelle que ce n’est pas tout à fait la fonction de la SGMB. Certes, elle organise des excursions annuelles avec diffusion sur le site internet ; elle organise des activités, bien moins médiatiques et donc moins visibles, qui sont des prestations pour les institutions et collectivités et l’édition de brochures et du bulletin. Bien sûr, ces actions drainent moins de personnes mais elles mobilisent surtout beaucoup les membres, et encore que quelques uns, du Conseil d’Administration.

Sont aussi évoquées des activités avec les écoles. Sur ce point, je manque d’informations. J’ai peu de notes.

Il n’est pas inutile de rappeler qu’un projet de «géobus itinérant» avait été envisagé et fait l’objet d’études.

Pas inutile non plus de préciser que la prestation sur «l’inventaire géologique» a permis le recrutement d’un employé géologue pour une durée de 6 mois (avril à septembre).

2 . Comptes de résultat et bilan financiers

Pour la première fois depuis la relance de l’association, le résultat est négatif avec 221,47€ en moins que les dépenses. Les ressources ont été de 16477,03€. Elles sont surtout le résultat des ventes des publications et des subventions ou paiement des prestations départementales et régionales. Pour information, les aides publiques ont diminué.

Le bilan financier est le suivant :

Le fond associatif s’élève à 93911,82 € ; la trésorerie est répartie entre livret A et banque (65754,36 et 28157,46).

Le rapport financier est validé après décision d’inclure le résultat de l’exercice dans le fond associatif.

3 – Projets à venir ou en cours

– Le Conseil départemental d’I&V a un projet sur les fours à chaux de Lormandière. La SGMB pourrait y trouver sa place en proposant notamment «la valorisation du forage de Chartres de Bretagne» ; cette muséographie sur le Massif Armoricain pourrait être une vitrine pour la SGMB. Avec ses réserves financières (trésor de guerre selon le Président) la SGMB pourrait participer à la création de cette muséographie comme partenaire.

– La SGMB travaille… Les arrêtés préfectoraux de protections des sites retenus sont en cours. Le salarié recruté pour effectuer ce travail a été embauché en avril ; il réalise un travail important au vu des contraintes administratives. Le compte-rendu est prévu le 15 décembre 2018.

– les premiers arrêtés de géotope sont parus en Yvelines, à Grignon en particulier sur le Lutétien.

– Concernant «la route géologique dans les paysages de Bretagne» (les temps géologiques), le Ministère a accordé 30000 € destinés au cabinet paysagiste qui travaillera en collaboration de la SGMB. Quatre sites ont été retenus : Menez Hom, Ploumanac’h, les schistes rouges, les marais de Redon.

– À propos du voyage «géologie aux îles anglo normandes, Jersey Guernesey (coordinateur J.P. LEFORT), le nombre de participants a été arrêté et les inscriptions sont à confirmer avec versements d’acomptes.

– Concernant l«es indicateurs de suivi du patrimoine géologique» en prenant l’exemple de «l’objet géologique», après la tempête de cet hiver :

• Le sillon du Talbert «n’existe plus» ; il a été coupé en maints endroits ;
• L’île Molène a été coupée en deux ;
• au Loch à Argol, la flèche externe déjà fragilisée par les tempêtes précédentes a été très abîmée ;
• La «Belle vague» tourbeuse à Crozon a aussi fortement souffert ;
• Les falaises de lœss (je n’ai pas de notes)

– Projet de Réserve Naturelle Nationale : il pourrait être créé en multi sites sur les quatre départements bretons.

Des questions ont suivi :

– sur les Géoparc, et notamment sur les projets bretons. Pour mémoire, le label Géoparc est une décision de l’UNESCO. Celui de Crozon est en bonne voie de création. Comme l’a indiqué Pierre LE FEUVRE qui était présent au forum des Géoparc dans la Réserve naturelle du Quercy, le géoparc de Crozon a été présenté par ses promoteurs. Un autre est aussi en bonne voie dans la Manche. Dans des réunions précédentes du CA, il avait été question du Trégor… Qu’en est-il ?

4 – Votes et élections

Après ces discussions et présentations des rapports, l’assemblée a procédé aux votes. À l’unanimité des présents et des pouvoirs délégués, les rapports moraux, d’activités et financiers ont été validés. Quitus a été donné aux trésoriers.

Puis le tiers sortant a été réélu (qui sont-ils ?)

Le Président a clôturé l’assemblée générale ordinaire et a lancé la deuxième partie sur le patrimoine industriel et géologique, les Mines de fer de la région de Rougé par Pierre LEFEUVRE et le calcaire d’Erbray par Serge RÉGNAUD.

Il était une fois… une histoire de roche ; de la géologie à la métallurgie, une mémoire en héritage. (documents extraits de l’exposition permanente aux Mines de fer de la Brutz à Teillay). Pierre LE FEUVRE

Le document visuel a été présenté en 36 diapositives couvrant la géologie armoricaine, les richesses minéralogiques de la péninsule qui ont intéressé les Phéniciens qui venaient chercher l’étain, précédant les celtes et l’âge du fer (—500 avant notre ère) jusqu’à la période contemporaine. Le document présente en particulier l’exploitation des gisements de minerais de fer au cours du 20 ème siècle, d’abord à ciel ouvert pour les minerais dits de surface (hydroxyde, limonite, gœtite, carbonates) puis en galeries pour les minerais sédimentaires (magnétite, hématite). Y sont indiqués aussi ceux qui furent les entrepreneurs exploitants, puis comment la production d’abord artisanale va évoluer vers l’industrialisation avec des entreprises capitalistes jusqu’à leur cessation définitive d’activité.

Tout au long des deux millénaires, les sous-sol armoricain fut convoité pour ses minerais d’or, d’étain, d’argent, de plomb, de fer, de wolfram, et d’autres. Au début de ce 21 ème siècle, des Permis de Recherches (PER) étaient sollicités dans les secteurs bien connus des géologues et des entreprises minières. Puis le Gouvernement a mis fin à ces projets.

Si les mines armoricaines, et les ardoisières, ne sont plus qu’un souvenir, des lieux de mémoire ont été créés souvent à l’initiative de bénévoles.

C’est le cas des Mines de la Brutz à Teillay-Rougé-Soulvache ou de l’écomusée des fours à Chaux d’Erbray, ici propriété de la MEAC, exploitant actuel des carrières de calcaire dont la géologie et l’histoire de l’exploitation est présentée par Serge RÉGNAULT.

Quelques données concernant le calcaire et son usage dans l’industrie sidérurgique en Loire-Atlantique jusqu’au 19 ème siècle par Serge RÉGNAULT

Serge RÉGNAULT explique le rôle important de la castine utilisé comme adjuvant dans les bas fourneaux et les hauts-fourneaux facilitant la fusion du minerai de fer. Pour mémoire le combustible employé pour l’énergie fut longtemps du charbon de bois fabriqué dans les forêts bretonnes, avant d’être remplacé par du coke,  après le traité avec l’Angleterre en 1860 libérant le marché de la houille. Ce qui ne fut pas sans conséquence sur les hauts-fourneaux implantés en divers points de Bretagne dont les plus célèbres étaient Forges des Salles et La Nouée en Centre-Bretagne, Paimpont et le Plessis-Bardoux en I&V, La Hunaudière, Moisdon, Martigné et Pouancé dans le Pays de Châteaubriant, La Provostière et la Poitevinière à Riaillé (Pays d’Ancenis). La carrière d’Erbray fournit en particulier les forges du Pays de Châteaubriant jusqu’à la fermeture (vers 1880) puis plus tard les Forges d’Hennebont jusqu’en 1967. La Société des Fours à Chaux qui s’était constituée pour l’exploitation de  cette matière indispensable pour la sidérurgie de l’Ouest cessa d’exister dans le même temps que les Forges d’Hennebont qui étaient leur principal client. Aujourd’hui, le calcaire est extrait par la MEAC et est destiné soit à la construction, soit à l’agriculture.

En 5 chapitres, introduction et conclusion comprises, S. RÉGNAULT explique :

1 – l’utilisation du calcaire dans les différents types de forges, depuis l’antiquité d’après les traces gallo-romaines et les bas-fourneaux gaulois et romains jusqu’aux hauts-fourneaux au charbon de bois. Il dit donc que «l’usage du calcaire (castine) ést attesté dès l’époque romaine». Il relève aussi que se posait une question essentielle sur les zones d’approvisionnement en calcaire dans la région à ces époques anciennes ; quels étaient les gisements identifiés et exploités ?

2- dans ce chapitre, Serge régnault explique le rôle important de la castine, dans l’élaboration du fer ; il fait appel à des auteurs comme Paul de Robien, homme politique mais aussi naturaliste qui a étudié l’Armorique et s’est intéressé aux forges de Martigné Ferchaud ; Black et Lavoisier sont invités pour parler de l’acide carbonique (l’air fixe) produit par la castine chauffée au contact du minerai.

3 – Dans ce chapitre, il cite quelques gisements de calcaire du Nord de Loire-Atlantique, en particulier ceux d’Erbray qui furent longtemps exploités pour la castine destinée aux hauts-fourneaux : la Ridelais qui est un falun, la Ferronière, Sainte-Marie et la Rousselière dont la faune était très riche dans «le calcaire compacte ou marbre gris». Il cite Caillaud, qui fit connaître cette faune, puis Lebesconte, Barrois, Tromelin… 

Tout proche d’Erbray, les communes de Grand-Auverné et de Mésanger possédaient aussi un sous-sol calcaire qui fut exploité pour la sidérurgie durant une très courte période. Il précise que les Forges de Moisdon, proches d’Erbray furent une grande utilisatrice de la castine, ce qui nécessita la construction d’une batterie de 14 fours à chaux sur les territoires d’Erbray et de Saint-Julien de Vouvantes.

Nous ajouterons qu’au début du vingtième siècle, une voie ferrée à voie métrique fut construite entre Châteaubriant et Ancenis (1886-1947) qui servit au transport de la chaux et du calcaire.

Il conclut son exposé en comparant les connaissances bien établies sur les zones d’approvisionnement en bois (fabrique du charbon) et celles bien moins développées sur les gisements de calcaire qui fournissaient la castine pour les hauts-fourneaux et bas-fourneaux au charbon de bois. Ce qui laisse des questions à résoudre… pour les chercheurs.

Les deux exposés étant présentés, l’assemblée est clôturée, puis suivie du verre convivial.

Après le déjeuner, les participants se sont déplacés aux Forges de Moisdon où ils furent accueillis et guidés par Gisèle PITON, présidente de l’association des amis des forges. Puis Serge Régnault iinvita tout son monde à la découverte du gisement de calcaire d’Erbray par la visite de l’Écomusée, du four à chaux restauré et la carrière avec son panneau d’interprétation. Bien avant Moisdon, une partie du groupe (en automobile) eut un aperçu des forges de la Jahotière sur la commune d’Abbaretz.