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Ségrie (72) (ancien site)

A la limite du Massif armoricain et du Bassin parisien, le Sentier géologique de Ségrie (Sarthe) Ce sentier à été mis en place à l’initiative de la municipalité en partenariat avec la Cemex, exploitant actuel de la carrière du Châtelet à Ségrie. Cette remarquable réalisation a été inaugurée le 21 Juin 2014 lors d’une sortie animée par l’APGN (Association Patrimoine Géologique de Normandie) qui a réuni un public intéressé et fortement motivé (http://www.apgn.fr/photos.php). Le sentier, qui s’inscrit sur les formations paléozoïques de l’extrémité orientale du Massif armoricain et sur les formations mésozoïques de l’ouest du bassin parisien (fig.1) invite les promeneurs à découvrir la commune à travers sa géologie : savoir lire les roches, connaître les matériaux, leur méthode d’extraction et leur utilisation pour mieux comprendre les spécificités du bâti local.   Fig.1 – Carte géologique simplifiée de la région nord de Ségrie, Sarthe (en rouge, tracé du sentier géologique). Renseignements utiles Feuilles topographiques Ign 1/25 000ème : 1618 OT et 1718 Ouest Feuilles géologiques 1/50 000ème : Sillé-le-Guillaume (321) et Beaumont-sur-Sarthe (322) Longueur : 11 km, balisage orange (souvent inexistant et assez difficile à suivre) – Durée : environ 3 heures. Descriptif du parcours (fig.2) Point de départ à l’ancienne gare de Ségrie (rue de la Gare) sur la D 21 menant à Saint-Christophe-du-Jambet. Le site est équipé de panneaux informatifs et descriptifs du sentier.   Partir à l’ouest par le chemin longeant la voie ferrée jusqu’au cimetière. Aller à droite puis aussitôt à droite par la petite route qui monte vers la croix de Clermont. Le parcours se fait dans un paysage largement ouvert sur un sous-sol de calcaires jurassiques avant d’aborder la montée sur le plateau constitué de formations crétacées (Cénomanien). Il permet, à la Fuie et au Bois-Meslier, d’observer l’architecture traditionnelle du Pays belmontais (de Beaumont-sur-Sarthe) mariant grès ferrugineux (le roussard) et calcaires. Arrêt n°1- La croix de Clermont Aujourd’hui plantée à gauche de la route (avant elle se trouvait à droite) sur le passage du GR 36 cette croix monolithique asymétrique, réalisée en grès roussard dont on trouvera l’explication de l’origine à l’arrêt suivant, est typique des nombreuses croix qui balisaient et balisent encore les voies de communication du pays. Il s’agit de l’une des plus imposantes par ses dimensions puisqu’au 1,47 m qui dépasse du sol il faut ajouter 1,20 m non visible. En ce lieu, elle se trouve accompagnée de blocs décoratifs de grès roussard travaillés par l’érosion. Continuer la route pour rapidement atteindre un bois qui se trouve creusé de nombreuses excavations qui ont fourni du grès roussard pour la construction et dont on voit encore quelques petits fronts de taille et des blocs tout-venant. Arrêt n°2 Panneau 1 – Le grès roussard Le grès roussard est une pierre de taille de couleur rouille, bien connue dans la Pays belmontais. On le retrouve dans de très nombreuses constructions locales du nord-ouest de la Sarthe comme les églises de Ségrie, de Saint-Christophe-du-Jambet, de Fresnay-sur-Sarthe mais plus lointaines comme la cathédrale du Mans. Il y a environ 100 millions d’années, au Cénomanien (Crétacé), la mer recouvre l’ensemble du Bassin parisien. Les produits d’érosion des anciennes montagnes du Massif armoricain, la chaine varisque notamment, sont transportés par les rivières, se sédimentent dans la mer, formant les Sables du Maine. Ces dépôts sableux (30m d’épaisseur) présentent des litages obliques qui indiquent la direction des courants marins qui les ont transportés. Après le retrait de la mer à la fin du Crétacé, sous un climat tropical, ces sables vont être partiellement cimentés pour former des bancs de grès discontinus en fonction du battement de la nappe phréatique. Du minerai de fer est souvent associé à ce grès. Le grès roussard est un matériau très utilisé dans le pays, en particulier comme pierre de taille, sous forme de moellons liés par un mortier. Les déchets de taille ont également été utilisés comme tout-venant. L’église Notre-Dame de Ségrie et les nombreuses croix situées au bord des chemins en sont des exemples locaux que l’on verra au long du sentier. Des traces d’exploitations anciennes de cette roche sont encore visibles sur les hauteurs de la commune de Ségrie, près des Bercons. A l’exception de la carrière de La Bazoge, au sud-est de Ségrie près du Mans, les dernières carrières de grès roussard ont été abandonnées vers 1950. Les blocs de grès étaient débités et traités sur place à l’aide de masses et de pioches. Arrêt n°3- Croix cote 162 Croix en grès roussard au lieu-dit Le Bois de la Fosse. Partir à gauche sur la route et après quelques centaines de mètres trouver sur la droite le GR 36 que l’on emprunte en lisière de champ. Il débouche sur une route que l’on prend à droite, dépasser une demeure au toponyme géologique (?) (la Maison d’Ardoise) et poursuivre jusqu’à la croix des Bercons. Arrêt n°4- La Croix des Bercons (à 100 m au Nord du sentier) Croix de bornage en grès roussard (récemment déplacée) Revenir sur ses pas pour retrouver le GR 36 que l’on prend à droite. Continuer quelques mètres sur le GR 36. Arrêt n°5- Panneau 2- Le minerai de fer Depuis l’Âge du fer et jusqu’au XIXe siècle, l’extraction et la métallurgie du fer ont été actives dans la Sarthe. Le minerai était utilisé dans les forges dont les traces se retrouvent dans la toponymie : « fourneau », « forges », « ferrières ». Aux Bercons, le fer se présente sous forme de géodes ou de plaquettes de goethite de 10 à 20 cm d’épaisseur, dispersées dans 10 à 15 m d’argiles et de sables ocres, à environ 20 m de profondeur sous les niveaux renfermant le grès roussard. Il y a environ 110 millions d’années, à l’Albien et au début du Cénomanien (Crétacé), la région jusqu’ici émergée est envahie par la mer. Les premiers dépôts marins sont composés d’argiles riches en glauconie et de sables (Argile glauconieuse à minerai de fer) provenant de l’érosion des terres du Massif armoricain. Vers 65 millions d’années, à la fin du Crétacé, ces dépôts marins riches en fer émergent à

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Saint-Ganton (35) (ancien site)

Le circuit d’interprétation de Saint-Ganton, Ille-et-Vilaine « du p’tit rotiet vers la Cohue » La ville de Saint-Ganton [Le nom de Saint-Ganton viendrait de saint Guenganton ou Hingueten, moine de l’abbaye de Saint-Méen ou évêque de Vannes au VIIe siècle] se situe en Ille-et-Vilaine, à 20 km au nord-est de Redon et à proximité de la vallée de la Vilaine. Afin de valoriser un patrimoine bâti, historique et paysager quelque peu original, un circuit d’interprétation, ponctué d’une douzaine de lieux d’observation a été mis en place il y a un peu moins d’une dizaine d’années (inauguration en juillet 2008). La géologie y est très présente puisque le village, au lieu-dit « La Roche » est littéralement « encastré » dans une ancienne carrière de pierres schisteuses dont l’architecture vernaculaire en offre un remarquable registre de mise en œuvre. La partie tout à fait méridionale de la commune dans laquelle s’inscrit le parcours, appartient à l’anticlinal de Grand-Fougeray-Sainte-Anne-sur-Vilaine dans lequel, au-dessus des formations briovériennes du bassin de Pipriac on trouve les formations ordoviciennes de Pont-Réan puis du Grès armoricain. Ce sont ces 3 formations qui constituent l’essentiel des paysages de Saint-Ganton (fig.1).   Fig.1 – Carte géologique simplifiée de la commune de Saint-Ganton. Renseignements utiles Feuille topographique Ign à 1/25 000ème : 1120 Est Pipriac Feuille géologique BRGM à 1/50 000ème : Pipriac (387) Longueur : 1,5 km – Durée : environ 2 h. Descriptif du parcours (fig.2)   Fig.2 – Tracé du circuit avec situation des arrêts.   Point de départ : zone de stationnement à proximité de l’église. Partir en direction de l’église en franchissant le mur nord du cimetière par un portillon. Cette entrée était autrefois marquée par un échalier en dalle de schiste bleu dressée verticalement, disparu dans les années 60 qui avait pour fonction d’empêcher les animaux en liberté d’entrer et de chercher à fouiller dans la terre et avait également une fonction plus symbolique de délimitation de l’espace sacré qu’est l’enclos paroissial. Arrêt n°1- L’Eglise Saint-Quentin (architecte : Joseph-Fleury Chenantais, de Nantes) Ce qui est remarquable dans l’édifice reconstruit dans la deuxième moitié du XVIIe siècle avec son clocher-porche qui date du XIXe siècle c’est l’abondante utilisation d’un matériau étranger à la commune, à savoir le grès de la Morinais jadis exploité à proximité de Langon à quelques 5 km au sud. Ce grès est l’équivalent des grès du Châtellier d’âge ordovicien supérieur décrits au sud de Rennes.   La porte d’entrée, qui donne à l’ouest, est un bon exemple de travail de taille sur ce grès plutôt tendre. Les belles marches de passage sont des dalles de schiste bleu-noir sans doute là encore originaires soit de la région de Langon, soit de Renac (Formation ordovicienne de Traveusot). À partir du cimetière descendre au sud par un chemin herbu (lisse en bois) puis aller à droite pour rejoindre la fontaine Saint-Eutrope. Arrêt n°2- La fontaine Saint-Eutrope. Implantée sur un lieu de source, vraisemblablement à la limite entre formations briovériennes et formations paléozoïques, elle combine plusieurs matériaux d’origine proximale, naturels et fabriqués. La maçonnerie générale est faite de pierres de la carrière de la Roche (cf. arrêt n°7), la margelle étant barrée par une dalle schisteuse (un palis) provenant aussi de la Roche. La voûte est en briques qui proviennent des briqueteries de Langon, non loin de la Vilaine. Elles ont été fabriquées à partir d’argile extraite en bordure du fleuve.   Une niche avec entourage en bois sert à loger une statue de Saint-Eutrope. La vallée en contrebas, avec le ruisseau de la Couarde, illustre l’érosion des matériaux les plus tendres. Revenir vers le cimetière et aller à droite en longeant extérieurement son mur d’enceinte pour rejoindre la D 54. Descendre sur près de 150 mètres la D 54 jusqu’au premier chemin goudronné (panneau de voie sans issue) qui part à droite. Arrêt n°3- En amont du ruisseau de la Couarde. En cet arrêt, c’est le paysage qui est révélé au travers des fenêtres de visée qui percent le panneau vertical d’interprétation.   En arrière plan des terrasses de la prairie, le mur d’enceinte de l’enclos paroissial descend jusqu’à la fontaine Saint-Eutrope. A mi-pente, caché par les arbres entourant un ancien vivier, un « ferrier » voisine avec des affleurements rocheux et rappelle l’exploitation du minerai de fer. Sur la gauche, les bois du Bot gardent le souvenir des métiers du bois et à l’horizon, le pylône marque la ligne haute tension de Pont-Château à Rennes construite en 1941.   Descendre le chemin goudronné qui longe des bâtisses à architecture de schiste jusqu’à un passage en herbe très pentu (le fameux p’tit rotiet de l’intitulé du circuit) qui rejoint la voie communale qui mène à La Couarde. Continuer jusqu’au ruisseau de la Couarde où, dans une zone humide et auprès d’un petit plan d’eau est accessible le panneau n°4. Arrêt n°4- Le ruisseau de la Couarde. Le ruisseau de la Couarde coule au plus bas du circuit dans les formations géologiques briovériennes, les plus anciennes de la commune. Cette halte gardant le souvenir du battoir des Lavandières permet d’écouter, de voir la faune et de sentir la flore. Sous l’ancien Régime, c’était la frontière entre les évêchés de Saint-Malo et de Vannes.   Remonter la voie communale vers la Roche tout en ne manquant pas d’admirer sur la droite un beau parc arboré. Après le « p’tit rotiet » que l’on délaisse, un vaste et haut mur en schiste (mur du presbytère) est littéralement posé sur des schistes gris-bleu à bleu qui appartiennent à la Formation ordovicienne de Pont-Réan. Des structures de déformation, tels des microplis y sont observables. Au sud de Rennes, ces roches possèdent une couleur lie-de-vin ce qui explique leur qualificatif de « schistes rouges » alors qu’ici, comme on peut le voir dans les moellons constitutifs du haut mur c’est la teinte bleu sombre qui domine. Cette particularité sera expliquée dans l’arrêt n°7         Sur le côté droit de la voie communale sont visibles quelque plaques de schistes en mauvais état en base de haie. Ces dalles fichées verticalement se nomment « palis » et seront observées un

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Saint-Berthevin (53) (ancien site)

Saint-Berthevin (Mayenne) La boucle de la chaux et du marbre La ville de Saint-Berthevin, aux portes de Laval en Mayenne, est établie dans le bassin de Laval dont les formations géologiques sont essentiellement carbonifères. On y reconnaît la Formation de l’Huisserie surmontée de la Formation de Changé, de la Formation des calcaires de Laval et Sablé puis de la Formation des Schistes de Laval. Les calcaires y ont très tôt retenu l’attention, donnant naissance à une industrie marbrière à partir de calcaires marbres jaspés de rouge, de blanc et de gris ardoise, baptisés « rouge de Laval » et « noir de Laval ». Plus précisément, le fameux « Marbre rose de Saint-Berthevin » fera connaître le nom de la ville dans tout l’Ouest de la France, à Paris et même en Amérique. Plus tard, les nombreux calcaires ont alimenté une importante industrie chaufournière dont on trouve encore aujourd’hui les témoins muets tout au long du Vicoin.   Un circuit de randonnée, jalonné de tables de lecture en lave émaillée, permet au promeneur de découvrir ce riche patrimoine historique, industriel et naturel. Renseignements utiles Feuille topographique Ign à 1/25 000ème : 1418 Est Laval Feuille géologique Brgm à 1/50 000ème : Laval (319) Longueur : 5 km – Durée : environ 2 h 30. Descriptif du parcours (fig.1) Fig.1 – Le circuit et les différents arrêts Point de départ à proximité du giratoire de la route de Le Genest Saint-Isle (D 576) sur la D 900. Arrêt n°1- Table de lecture n°24 : « Le marbre de Saint-Berthevin ». C’est François de Laval, évêque de Dol, et un frère cordelier qui découvrirent en 1547 un caillou de marbre rose veiné de blanc alors qu’ils traversaient le Vicoin au lieu-dit la Perche à Saint-Berthevin pour venir séjourner quelques temps à Laval au prieuré Sainte-Catherine. C’est en effet près du pont actuel que le marbre a été découvert. Un pont existait déjà qui était entretenu par le comte de Laval et le seigneur du Châtellier moyennant un droit de péage.   Le succès du marbre C’est au XVIIe siècle que les carrières de marbre de Saint-Berthevin ont connu leur plus grande prospérité en fournissant en marbre les grands architectes retabliers lavallois. Des carrières de Saint-Berthevin viennent les marbres roses qui ont servi à la construction des autels, bénitiers, balustres de nombreuses églises du Maine, d’Anjou, de Bretagne. En 1672, le sieur de Belleville fait venir de Laval 11 marbriers pour travailler de leur art au château de Versailles. Le marbre rose de Saint-Berthevin était employé en contrepoint du marbre gris ou noir des carrières de Louverné et de Sablé-sur-Sarthe. Le marbre de Saint-Berthevin a eu aussi du succès au XVIIIe siècle grâce à la mode des parements de cheminées en marbre et surtout à la généralisation des autels de marbre qui, dans la seconde moitié du siècle, ont remplacé dans les églises la plupart des autels anciens. La carrière de marbre de la Perche donnait du marbre rose soutenu, appelé rouge et celle du Châtellier un marbre plus clair. Trois des plus anciens marchés de retables connus (1606-1610) stipulent formellement que les colonnes des retables pour les autels de Saint-Jérôme, de Saint-François et de Sainte-Suzanne, en l’église Saint-Vénérand à Laval devront être faites en marbre de Saint-Berthevin. Aujourd’hui, les carrières ne sont pas épuisées, mais leur exploitation s‘est essoufflée à la fin du XIXe siècle suite à la baisse de la demande, qui était essentiellement religieuse, et à la concurrence de marbres étrangers moins coûteux. Le travail du marbre Des ouvriers « perrayeurs » tiraient le marbre, le sciaient, ébauchaient les colonnes ou les balustres, les rabotaient et les polissaient parfois, selon les clauses de la commande. Les « maîtres marbraieurs » jouaient le rôle d’intermédiaire entre les ouvriers et le demandeur et tenaient le marché. Leur rôle était principalement celui de marchand de marbre, mais ils s’occupaient sans doute du polissage des marbres, le travail le plus délicat. Ils étaient en général en relation avec plusieurs « perrayeurs » de différents lieux et fournissaient à leurs clients (principalement les retabliers) aussi bien du marbre noir que du marbre rose. Partir vers le giratoire et aller à gauche par la voie cyclable Passer au-dessus du Vicoin et peu après prendre à gauche un chemin mal tracé. Arrêt n°2 – Calcaire rose. Sur la droite du chemin, au-dessus d’une très belle végétation d’ail des ours (Allium ursinum L., 1753) bien visible au printemps, est accessible le calcaire rose intensément schistosé.   Il est possible de poursuivre le chemin, traverser le Vicoin et approcher le front de taille de l’ancienne exploitation du Châtellier (accès interdit, propriété privée). Revenant sur la piste cyclable, il est possible d’aller un peu plus loin pour recueillir dans des déblais des blocs de calcaire rose se débitant en plaquettes qui renferment des éléments de crinoïdes. A noter également que le calcaire est bien visible de l’autre côté de la D 900. Revenir vers le Vicoin, passer sous la D 900 pour aller vers la Perche, où le calcaire a été intensément exploité et était très réputé (cf. arrêt n°1).   Revenir au point de départ du circuit et aller vers Saint-Berthevin par la route des Guélinières. Passé la pancarte Saint-Berthevin, les premières maisons nous font immédiatement entrer dans le monde du marbre que ce soit par les propriétés visibles (bien que cachées par de hauts murs) sur la droite ou par les maison plus humbles sur la gauche.     Arrêt 3 – Table de lecture n°25 : « Les Guélinières ». Le « village » de la Guélinière Les Guélinères, la Guélinière ou la Gueslinière, la Petite Guélinière et la Grande Guélinière selon les époques, est un hameau situé à l’intersection des routes de Saint-Berthevin, du Genest-Saint-Isle et de Changé.   L’activité du marbre aux XVIIe-XIXe siècles, et surtout le développement de l’activité de la chaux au XIXe siècle aux Guélinières a eu pour conséquence l’installation d’ouvriers et la construction de petites maisons à tel point qu’à la fin du XIXe siècle, l’abbé Angot parle du « village » de la Guélinière. Des marbriers s’installent à la Guélinière car ce hameau est situé

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Saint-Malo-de-Phily (35) (ancien site)

Un exemple de valorisation du patrimoine bâti et géologique : Le circuit de découverte de Saint-Malo-de-Phily (Ille-et-Vilaine)   Sur sa butte au-dessus de la Vilaine, Saint-Malo-de-Phily vaut pour son église, son panorama vers le sud, son patrimoine naturel et bâti. À l’initiative de la Mairie, un circuit d’interprétation a été conçu par la Maison du Tourisme du pays de Redon à partir d’informations données par la Sgmb pour valoriser cet ensemble. Deux panneaux et cinq pupitres mis en place en 2013 jalonnent le parcours. Compte-tenu de sa position géographique à la bordure sud des synclinaux paléozoïques du Sud de Rennes (Synclinorium de Martigné-Ferchaud, unité de Guichen), une part belle est faite à la géologie. La commune s’inscrit en effet dans sa partie méridionale sur les formations les plus anciennes de Bretagne centrale, d’âge Protérozoïque (540 Ma), connues régionalement sous le nom de Briovérien. Elles montrent des siltites (schistes), des arénites (grès) et des lentilles conglomératiques connues sous le nom de Poudingue de Gourin. Au-dessus, la première formation réellement rapportée au Paléozoïque est la Formation du Grès armoricain, d’âge ordovicien (Floien-Dapingien – 470 Ma) à laquelle succède la Formation de Traveusot essentiellement silteuse, également d’âge ordovicien (Darriwilien – 460 Ma). Sédiments briovériens et sédiments paléozoïques ont été déformés, schistosés à la fin du Paléozoïque vers 300 millions d’années dans la chaîne varisque. Des « sables rouges » pliocènes dans lesquels a été recueillie de l’industrie lithique correspondant à une première présence (vers 500 000 ans) de l’homme en Bretagne et des alluvions de la Vilaine recouvrent localement ces formations. Le circuit est tracé sur l’ensemble de ces unités géologiques passant une revue partielle de plus de 500 millions d’années de l’histoire du Massif armoricain. Documents utiles – Feuilles topographiques Ign à 1/25 000ème : 1219 Ouest Bruz et 1220 Ouest Bain-de-Bretagne. – Feuilles géologiques Brgm à 1/50 000ème : Janzé (353) et Bain-de-Bretagne (388). Longueur : 3km – Durée : 2h30-3 h. Balisage par traits jaunes et, pour partie, par les marques du GR 39. Descriptif du parcours (fig.1)  Fig.1 – Le parcours avec les différents arrêts. Le point de départ se situe en bordure de Vilaine à peu de distance du pont qui enjambe le fleuve. Le site est équipé d’un panneau descriptif du circuit dans sa globalité.   Partir à l’ouest par le chemin balisé (GR 39) qui permet de rejoindre le bourg de Saint-Malo-de-Phily. À quelques centaines de mètres, on trouve sur la gauche un puits. Arrêt n°1- Puits. Ce puits caractéristique de la région, bâti en blocs de pierres du cru d’origine proche, essentiellement des grès-quartzites (Briovérien sans doute), est surtout remarquable par sa dalle de couverture ici constituée d’un bloc monolithique de roche schistosée.     Monter jusqu’à la Bruère, hameau à l’architecture classique du pays. Les murs des constructions, parfois rénovées, y présentent un fort polylithisme. On y reconnaît un assemblage plus ou moins élaboré de moellons de grès armoricains, de schistes et de conglomérats briovériens. Dans le hameau, tourner à droite en suivant le GR qui monte dans la pente. Rapidement, on trouve sur la droite des excavations dont on tirait sans doute du sable rouge pliocène. Arrêt n°2 – Panorama sur sables rouges. Sur la gauche, quelques trouées dans la végétation au-dessus de l’ancienne carrière de la Bruère permettent de voir le panorama vers le sud et surtout de remarquer les fronts de taille des anciennes carrières de « sables rouges » pliocènes qui ont fourni un matériau de qualité pendant de nombreuses années.   Poursuivre en remarquant dans le chemin quelques gros blocs de conglomérat briovérien qui n’est sans doute pas en place. En bordure, un muret est lui aussi en poudingue de Gourin de même nature. Juste avant les premières maisons de Saint-Malo-de-Phily, se présente un beau point de vue sur la gauche. Un peu plus loin, dans le chemin de la Vigne et sur la droite, affleurent des schistes qui appartiennent au Briovérien du bassin de Pipriac. Le Chemin de la Vigne débouche sur la rue d’Aleth qui descend du centre-bourg et qui offre, sur la droite, une belle vue sur l’église. Arrêt n°3 – Muret de pierres sèches. Face au chemin de la Vigne est visible en bordure de la rue d’Aleth un superbe muret de soutènement réalisé en roches variées parmi lesquelles on reconnaît des blocs de grès armoricain, des dalles schisteuses et des blocs mal équarris de poudingue de Gourin.   Descendre sur la gauche la rue d’Aleth pour rejoindre la Route de la Vallée que l’on prend sur la droite pour remonter vers Saint-Malo-de-Phily par la rue Emile Bernard (panneau indicateur de la Chapelle de Montserrat).   Arrêt n°4 – Schistes et grès briovériens. Sous le n°16 de la rue Emile Bernard et dans le jardin proche sont visibles des schistes et des grès à couleur dominante verdâtre, fortement redressés, qui appartiennent aux formations briovériennes de Bretagne centrale (bassin de Pipriac). Ce sont des sédiments marins dont les éléments proviennent de l’érosion de la Chaîne cadomienne développée au Protérozoïque supérieur en Bretagne septentrionale. Peu après, aller à gauche par la rue du Rocher pour atteindre l’Espace Culturel.   Ça et là, émergeant du bitume et sous les bâtiments, malgré les aménagements récents, sont encore visibles quelques affleurements de Poudingue de Gourin.   Arrêt n°5 – Poudingue de Gourin de l’Espace Culturel : « La vierge aux dragées de quartz ». Le bâtiment de l’Espace Culturel de Saint-Malo-de-Phily (ancienne mairie) et la statue de Vierge sont installés sur des rochers « à gros grain » que les géologues nomment conglomérat et comme les éléments sont arrondis sous forme de galets il s’agit plus précisément d’un poudingue. Les galets y sont presque exclusivement de quartz blanc laiteux accompagné de rares éléments de quartz noir et de quelques fragments gréseux, donnant à la roche cet aspect de dragées blanches englobées dans une matrice argileuse ou gréseuse plus ou moins abondante qui en font le critère d’identification. Un litage avec variation de granulométrie est identifiable. Ce type de poudingue que l’on retrouve de l’autre côté de la Vilaine au rocher d’Uzel

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La Ferrière (61) ancien site)

9 – Au pays des gueules rouges : Le Circuit du Fer de La Ferrière-aux-Etangs et Dompierre, Orne Télécharger le fichier texte (doc) Il y a quelques années, l’Association pour la valorisation du patrimoine minier (AVPM), récemment devenue l’Association le Savoir et le Fer, a bâti un circuit pour faire découvrir, quelque trente ans après la cessation de l’activité extractive, les vestiges industriels de l’exploitation ancienne et moderne du minerai de fer dans la région normande de la Ferrière-aux-Etangs au nord-est de Domfront (Orne). Les principaux sites visitables sont aujourd’hui équipés de panneaux d’information qui permettent de revivre l’histoire d’un passé qui n’est pas si lointain. Même s’ils sont tous directement accessibles en voiture, ces sites méritent une découverte à pied au long du parcours que nous vous proposons. D’une longueur d’environ 12 kilomètres (prévoir 4 à 5 heures de marche), il est légèrement différent du circuit balisé par l’association. Les minerais de fer normands Depuis l’époque gallo-romaine et jusqu’au 19ème siècle, l’extraction et la métallurgie du fer ont été, comme dans tout le Massif armoricain, actives en Normandie. La toponymie :  » fourneaux « ,  » forges « ,  » ferrières « ,  » minières  » est là pour nous rappeler la présence de petites forges animées par la force hydraulique des nombreuses rivières qui parcourent le pays. Au milieu du 19ème siècle les forges artisanales disparaissent peu à peu pour faire place au début du 20ème siècle à des centres industriels qui sont une douzaine à l’aube de la première guerre mondiale. Ceux-ci disparaissent à leur tour à partir des années 1960, la dernière mine, celle de Soumont dans le Calvados, ayant cessé son activité en 1989. Le minerai de fer, d’origine sédimentaire, se dispose en couches de quelques mètres de puissance localisées dans les schistes de l’Ordovicien moyen. Comme l’ensemble des terrains paléozoïques armoricains il est plissé et se rencontre dans les principaux synclinaux paléozoïques du sud de Caen (Fig.1). Seul le gisement de Diélette, dans le nord-cotentin, fait exception; le minerai y est d’âge dévonien. Fig.1: Carte paléogéographique du Cotentin à l’Ordovicien avec emplacement des principales mines de fer (Le Gall, 2003) L’origine du fer ordovicien se trouve dans l’intense altération des terres émergées à cette époque suivie de leur lessivage et du transport du fer jusqu’à la mer. Sa formation en milieu marin est attestée par les fossiles (trilobites notamment) qui ont été trouvés dans les schistes qui l’encaissent.  Le minerai se présente sous forme d’oolites, corpuscules arrondis millimétriques, constitués d’enveloppes riches en minéraux ferrifères qui enrobent un noyau de quartz. Parmi ces minéraux figurent l’hématite, la chlorite et la sidérite. Selon la nature des minéraux ferrifères, deux types de minerais sont identifiables : le minerai chlorito-carbonaté de teinte sombre, gris-verdâtre et le minerai hématitique  » oxydé  » à la teinte rouge caractéristique. En bordure sud du continent, dans une zone peu profonde soumise à l’agitation de l’eau, s’est déposé le minerai hématitique. Plus au large, les zones protégées et calmes favorisaient la formation des oolites d’argiles ferrifères à l’origine du minerai sombre chlorito-carbonaté. Enfin, encore plus au large, en milieu profond, faiblement alimenté par les minéraux ferrifères, se déposaient des grès ferrugineux ou des schistes noirs. Les deux variétés du minerai de fer La géologie du site de La Ferrière-aux-Etangs Fig.2: Carte géologique de la région de la Ferrière-aux-Etangs, Orne Le circuit s’inscrit sur deux grands ensembles structuraux aisément identifiables (Fig.2) : l’ensemble le plus ancien appartient au Protérozoïque supérieur de Normandie (Briovérien) dont l’histoire est à relier à celle de la chaîne cadomienne. Il est constitué de sédiments silto-gréseux recoupés par des plutons granodioritiques qui appartiennent au batholite mancellien. L’ensemble le plus récent correspond au synclinal paléozoïque de la Ferrière-aux-Etangs dont l’histoire est à relier à celle de la chaîne hercynienne. Orienté Nord-Ouest-Sud-Est, seul son flanc sud a été conservé, son flanc nord ayant disparu au long d’une faille qui le met en contact avec la granodiorite briovérienne de La Ferté-Macé. Il est constitué de terrains qui plongent faiblement au nord-est d’environ 30°. Le premier terme sédimentaire correspond à la Formation du Grès armoricain (Ordovicien inférieur) qui repose directement en discordance, soit sur les sédiments briovériens soit sur les granites mancelliens. En raison de sa résistance à l’érosion, elle forme une crête topographique facilement identifiable dans le paysage, au Mont Brûlé notamment. Au-dessus, vient la Formation des schistes du Pissot (Ordovicien inférieur à moyen), formée d’argilites et de siltites noires micacées souvent fossilifères qui admettent des passées gréseuses et quelques niveaux conglomératiques à leur base. C’est dans cette formation que se rencontrent trois couches de minerais de fer dont seule la couche basale, puissante de 2 à 5 mètres, a été exploitée. Au dessus, la sédimentation paléozoïque se poursuit jusqu’au Silurien par des alternances de grès et de schistes. Descriptif du circuit avec les principaux arrêts (Fig.3) Fig.3: Le circuit pédestre et les arrêts Le départ du circuit se trouve au Parc des Minières dans la Forêt communale de la Ferrière-aux-Etangs. Pour l’atteindre, il faut, depuis l’étang du bourg de la Ferrière-aux-Etangs prendre au pied du Mont-Brûlé une petite route en direction de Bagnoles-de-l’Orme et du Bois des Minières qui, après quelques kilomètres, domine le paysage et offre sur la droite une belle vue sur des vestiges industriels. Stationner au niveau du panneau du Bois des Minières. Arrêt 1 – Le Bois des Minières – L’exploitation ancienne du minerai (La Ferrière-aux-Etangs) Léopold Pralon C’est en utilisant les traces encore visibles d’anciennes minières que la Société Denain-Anzin entreprit les premières recherches à la demande de Léopold Pralon, délégué général du Conseil d’administration de cette société. L’attention de ce dernier sur ces minières avait été attirée par le député de la région. Le minerai de fer affleure en effet sur 4km depuis le bourg de la Ferrière-aux-Etangs jusqu’à la Fieffe et a sans doute été exploité très précocement, à l’époque celtique, à ciel ouvert. Attesté depuis 1353, l’extraction alimentait des forges grossières, situées sur l’étang de la Ferrière-aux-Etangs, appelé d’ailleurs  » Etang des Forges « , puis le

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Ploumanac’h (22) (ancien site)

8- Joyau géologique du Trégor, le magmatisme composite du complexe granitique de Ploumanac’h par Jean Plaine Télécharger le fichier texte (doc)                   le circuit (pdf) Parmi tous les paysages granitiques qui contribuent largement à asseoir l’image touristique de la Bretagne, ceux du granite de Ploumanac’h sont certainement les plus connus, les plus réputés, au point d’avoir donné leur nom à cette partie du littoral français, la Côte de Granit(e) rose (Aod ar Vein Ruz). Niché tout au nord de la Bretagne, dans le coin nord-ouest du Trégor, entre Trébeurden et Perros-Guirec, le massif granitique de Ploumanac’h, s’il constitue l’un des plus beaux sites naturels de France est aussi l’un des ensembles géologiques nationaux des plus remarquables. Modeste dans ses dimensions (12×8 km) et donc dans la surface qu’il occupe par rapport à bien d’autres granites armoricains, il est par contre accessible dans toutes ses composantes grâce à l’extrême découpage du rivage, à l’importance des estrans découvrant quotidiennement et au grand nombre d’îlots proches de la côte. Sur le plan des informations géologiques, il concentre et expose de façon remarquable une variété de faciès lithologiques à la palette de couleurs exceptionnelle, de nombreuses structures magmatiques, qu’elles soient internes au massif ou liées à son encaissant, de spectaculaires figures et reliefs d’érosion. Il a été l’objet de nombreuses extractions littorales, aujourd’hui heureusement délaissées, mais est encore activement exploité dans les terres, dans un ensemble de carrières situées au village de La Clarté en Perros-Guirec.   Fig.1 – Les »granites rouges » carbonifères Sur le plan régional, le complexe plutonique de Ploumanac’h est l’un des éléments de l’ensemble des  » granites rouges  » qui s’échelonnent sur un axe WSW-ENE, de l’ouest Finistère jusqu’au nord Cotentin (la traînée moniliforme -en grains de chapelet-, selon l’expression imagée de Charles Barrois). Il est en position intermédiaire entre les granites finistériens d’Ouessant, de l’Aber-Ildut, de la baie de Morlaix et les granites manchois de Flamanville et de Fermanville-Barfleur (fig.1). Il est constitué de granites tardi-hercyniens, pour la plupart alcalins, anorogéniques ou tardiorogéniques, c’est-à-dire sans liaison avec le fonctionnement d’une zone de subduction et sans relation directe avec un mécanisme de collision continentale. Leur âge radiométrique indique une mise en place à la fin du Paléozoïque, il y a environ 300 millions d’années (Carbonifère supérieur) (303 ± 15 Ma, Vidal, 1980). Cet ensemble  » jeune  » dans l’histoire géologique du Massif armoricain, recoupe le  » socle ancien  » du Trégor (gneiss icartien de Trébeurden à 2 milliards d’années et granite cadomien de Perros-Guirec à 615 millions d’années) ainsi qu’une formation gréso-pélitique non datée, la Formation de l’Île Milliau. Il est intéressant de remarquer que par un curieux hasard géologique l’un des plus jeunes granites armoricains est ici intrusif dans les témoins les plus anciens de l’histoire géologique de la région. Le dispositif cartographique et les ensembles lithologiques La cartographie précise du complexe de Ploumanac’h, livrée en 1976 par Michel Barrière, montre une remarquable disposition des différents ensembles lithologiques en auréoles concentriques (fig. 2). Fig.2 – Carte géologique du complexe granitique de Ploumanac’h (d’après Barrière, 1977) Constituées de l’intrusion successive de trois corps magmatiques elles réalisent ce que l’on nomme un « complexe centré », à l’image de ceux qui existent dans quelques régions du monde. L’auréole la plus externe, au contact des roches plus anciennes, est occupée par les fameux granites roses dont le faciès le plus classique, rouge vif, à grain plurimillimétrique, est qualifié de type la Clarté, tandis qu’un faciès plus sombre, largement porphyroïde, constitue le type Traouiéros. Ces deux types sont logiquement dits  » granites à gros grains externes « . Ils s’étendent de Pors Rolland à l’est de Ploumanac’h jusqu’à l’ïle Milliau en Trébeurden. granite type la Clarté | granite type Traouiéros | gabbro de Sainte-Anne Ils sont en outre accompagnés de grands volumes de roches basiques connues sous le nom de gabbros de l’anse Sainte-Anne. L’auréole suivante est plus hétérogène, constituée de granites au grain plus fin, parfois légèrement porphyroïdes, aux couleurs plus variées (gris à rose), qui portent les noms de types Canton (ou Agathon), Woas Wen et Saint-Samson (faciès saccharoïde) et qui sont dits  » granites à grain moyen intermédiaires « . Elle se glisse contre la première, de la plage de Toul Bihan en Trégastel jusqu’à la plage de Goas Trez en Trébeurden. Le cœur du massif expose des granites à grain fin, de couleur claire (gris, blanc, bleutés), connus sous le nom de granites gris de l’Île-Grande. On y distingue au centre un granite interne assez semblable au granite intermédiaire de type Canton et vers l’extérieur un granite externe très clair, riche en muscovite : c’est le leucogranite de l’Île-Grande. granite type Canton | granite type Ile Grande | granite type Ile Grande (détail) Nota: Les appellations des formations, classiques en géologie régionale, diffèrent parfois légèrement des noms géographiques actuellement utilisés sur les cartes topographiques. De nombreux sites côtiers montrent les relations entre ces divers types pétrographiques granitiques ainsi qu’entre magma acide et magma basique. Ils permettent d’une part d’établir une chronologie de mise en place des intrusions, d’autre part d’approcher les mécanismes de leur formation. Les principaux sites à découvrir: proposition d’itinéraire Même si le complexe granitique de Ploumanac’h n’occupe pas une grande surface, et même si les distances à parcourir ne sont pas considérables, il est nécessaire de prévoir au minimum 3 journées pour effectuer dans de bonnes conditions l’itinéraire qui est proposé d’autant qu’il convient souvent de tenir compte des horaires et des coefficients de marées.         Fig.3 – Carte d’emplacement des sites proposés à la visite * Le premier contact avec le complexe granitique de Ploumanac’h (en réalité Poul Manac’h, la mare au moine) est pris au point le plus septentrional de la côte, parmi les rochers de l’Île Renote (Enez Renod) au nord de Trégastel-Plage. * Depuis la zone de stationnement de la Grève de Toul Drez prendre le sentier littoral qui part au sud de l’Ile Renote pour en faire le tour. Les chaos de granite rose de l’Île Renote (sites 1 – 2 – 3) Au nord

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Rance (22 & 35) (ancien site)

 7- Du Mené à la côte d’Emeraude: En Bretagne, une promenade géologique au fil de la Rance par Jean Plaine Télécharger le fichier texte (doc) Sur une longueur d’un peu plus de 100 kilomètres, la Rance coule à travers des unités géologiques très variées, tant en nature qu’en âge. Ces unités (fig.1) appartiennent à deux des grands domaines structuraux aujourd’hui reconnus dans le Massif armoricain: a – le domaine centre-armoricain à l’histoire essentiellement paléozoïque, dans lequel s’inscrit sa haute vallée. b – le domaine nord-armoricain à l’histoire paléozoïque et plus ancienne, dans lequel s’inscrivent sa moyenne vallée et sa partie maritime. Ces deux domaines sont séparés par un grand accident tectonique qui est globalement orienté est-ouest, le Cisaillement nord-armoricain (CNA). Le fleuve prend sa source à proximité de Collinée sur les contreforts orientaux d’un vaste complexe de roches magmatiques et métamorphiques paléozoïques, le dôme de Plouguenast, qui constitue l’armature des Landes du Mené avec les plus hauts sommets des Côtes-d’Armor. Dans sa haute vallée, son cours s’oriente vers l’Est au sein de roches plus ou moins métamorphiques, à l’origine déposées dans un domaine marin au Briovérien (Protérozoïque supérieur à Cambrien?) puis transformées en schistes et micaschistes à la fin de l’ère primaire dans la chaîne hercynienne. Elles sont recoupées par deux petits corps magmatiques, les diorites quartziques de Saint-Jacut-du-Mené et de Lanrelas dont l’âge de mise en place est voisin de 485 millions d’années. Dans ces roches grenues de couleur sombre, moins riches en silice que les granites et dans lesquelles le minéral coloré dominant est une amphibole, l’altération et l’érosion ont parfois développé des blocs et des boules plus ou moins volumineuses. Ces blocs et ces boules se sont localement accumulées dans le lit du fleuve ou sur les flancs de sa vallée en chaos comme celui de Quémelin (site n°1, fig. 2) au sud-ouest de Langourla et surtout celui de Lanrelas (site n°2, fig. 2) aujourd’hui aménagé en zone de loisirs avec jardin botanique (site des Aulnais ou de la Roche du Géant). A la hauteur de Saint-Jouan-de-l’Isle, la Rance infléchit fortement son cours vers le nord, empruntant un important réseau de fractures d’orientation méridienne. Ces structures, en créant des petits bassins d’effondrement, ont facilité le piégeage et la conservation de sédiments meubles récents comme des sables ocres et des cailloutis miocènes à pliocènes (Formation des Sables rouges, de 7 à 3 millions d’années environ), sans fossiles, dont la coloration est due à la présence d’oxydes de fer Ces dépôts qui correspondent à l’installation d’un premier réseau fluviatile identifiable en Bretagne, sont accessibles dans la carrière du Pont-de-l’Isle, partiellement exploitée à l’Est de Saint-Jouan-de-l’Isle, en bordure de l’ancienne RN 12 où ils sont surmontés de graviers véhiculés par le fleuve au cours des alternances climatiques du Quaternaire (terrasse fluviatile) (site n°3, fig. 2). En remontant vers Caulnes, la Rance franchit en cluse élargie une importante unité sédimentaire orientée est-ouest, le Synclinorium du Menez-Belair, partie médiane d’une unité qui s’étend depuis la presqu’île de Crozon en Finistère jusqu’au bassin de Laval en Sarthe et Mayenne, le Synclinorium médian armoricain. Constituées de sables et de vases accumulées sur près de 1000 mètres d’épaisseur, au fil du temps compactées et transformées en grès et schistes, les roches de cette unité ont un contenu paléontologique très varié avec arthropodes (Trilobites), bivalves, brachiopodes, graptolites et microplancton qui témoignent de la présence d’une étendue marine peu profonde installée sur la région au Paléozoïque (Ere primaire) durant presque 100 millions d’années, entre 465 et 360 millions d’années. Ces formations sédimentaires ont été déformées, plissées, fracturées puis exondées à la fin du Paléozoïque, il y a environ 350 millions d’années, dans une chaîne de montagnes, la chaîne hercynienne. Elles ont été largement exploitées pour l’empierrement, la construction, ainsi que pour la confection d’ardoises dans de petites carrières et même en galerie sur la rive droite du fleuve (La Chapelle-Blanche) (site n°4, fig. 2). Après avoir décrit une large courbe au nord de ces formations sédimentaires jusqu’aux environs de Guitté, la Rance pénètre dans le massif granitique de Bécherel, dessinant jusqu’au barrage de Rophemel une série de virages encaissés, vraisemblablement là encore à la faveur de failles. Ce granite, à la trilogie minéralogique classique (quartz, feldspaths, mica noir -biotite-), visible tout au long de la retenue de Rophemel (rives sinueuses de l’étang de Néal) (site n°5, fig. 2), est l’élément le plus occidental des nombreux granites du domaine nord-armoricain qui affleurent entre Bretagne et Normandie (Lanhélin, Louvigné-du-Désert,…) et dont l’âge de mise en place se situe autour de 540 millions d’années. Ce massif est parfois intensément déformé le long de couloirs de failles orientés est-ouest, l’un d’entre eux étant matérialisé par le puissant filon de quartz (site n°6, fig. 2), largement dégagé par l’érosion, qui porte le village de Guenroc (« la Roche blanche »). Après avoir franchi l’important abrupt de faille qui prolonge à l’est le filon de Guenroc, le fleuve atteint le bassin sédimentaire tertiaire du Quiou. Celui-ci s’étend sur un peu plus de 20 km2 au pied du granite de Bécherel. Les roches qui le remplissent sont des calcaires coquilliers, tantôt sableux, tantôt plus fortement indurés, connus sous le nom de Faluns. Ces sédiments, très originaux en Bretagne, se sont déposés il y a quelques 11 millions d’années, au Miocène, lorsqu’un bras de mer (la mer des Faluns), extension de l’Atlantique, traversait l’est du Massif armoricain depuis la région nantaise jusqu’au golfe de Saint-Malo. Intensément exploités pour l’amendement, la construction, la fabrication de chaux, dans des carrières aujourd’hui délaissées (le Rouget, le Hac, le Quiou,…), ils ne sont plus extraits que de façon très intermittente, dans la carrière de la Perchais en Tréfumel (site n°7, fig. 2). Leur épaisseur, très variable d’un lieu à l’autre, peut atteindre une cinquantaine de mètres et ils sont toujours recouverts de sables et argiles rouges pliocènes, le contact entre les deux formations étant souligné par des poches de décarbonatation. Au Besso, sur la commune de Saint-André-des-Eaux, ont été reconnues des formations récifales constituées d’algues calcaires (Lithothamnes). Le contenu fossilifère

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Mellé (35) (ancien site)

6- Au pays du granite : Le Circuit pierres et nature de Mellé (Ille-et-Vilaine) Télécharger le fichier texte (doc) A quelques kilomètres à l’ouest de Louvigné-du-Désert, dans le nord de l’Ille-et-Vilaine, la commune de Mellé possède un patrimoine naturel et architectural lié à la présence d’un sous-sol granitique et un patrimoine industriel lié à une activité d’extraction aujourd’hui en déclin. Du point de vue géologique, ce granite omniprésent appartient au massif de Fougères-Louvigné-du-Désert, l’un des nombreux massifs granodioritiques que l’on recense entre Bretagne et Normandie, mis en place dans la chaîne cadomienne il y a 540 à 520 millions d’années. Pour valoriser ce patrimoine et le faire agréablement connaître et découvrir dans le cadre de son développement économique et touristique, la commune a conçu et aménagé un itinéraire de balade pédestre à travers champs. Dans un paysage bocager, au modelé caractéristique des domaines granitiques dans lequel les collines boisées (les tertres) aux pentes herbues souvent peuplées de blocs rocheux alternent avec des zones plus basses largement cultivées, le circuit intitulé « circuit pierres et nature », long d’environ 11 kilomètres, aisément accessible, propose une interprétation pédagogique du patrimoine bâti et du paysage. Une signalétique thématique sous la forme de panneaux verticaux mariant bois, verre et granite retrace les caractéristiques de chaque étape en abordant des thèmes aussi variés que le paysage transformé, les haies, les arbres, les bassins versants, les carrières, le granite… Un fléchage adapté guide le promeneur tout au long du chemin. Bref descriptif géologique du circuit Le circuit part de l’église de Mellé, descend par la route de Louvigné puis s’en va à l’est par le lotissement Beau-Séjour vers le Teilleul. Dès la sortie du bourg le granite apparaît à la surface des prairies sous la forme de rochers plus ou moins arrondis, polis par le temps. Au Teilleul une petite vallée fait apparaître de grosses boules oblongues presque totalement déchaussées. Un peu plus loin sur la droite, un chemin empierré (panneau « sentier pédestre ») mène à une des carrières de la Beurrière qui a accueilli à l’été 2001 un symposium de sculpture sur granites dont il reste quelques témoins sous la forme de compositions en granite gris, en granite rose…. Le granite y affleure sur un ancien front de taille. Le circuit remonte au dessus de la carrière ennoyée, atteint un surplomb aménagé en belvédère qui permet l’observation de l’exploitation fermée depuis 1993. Poursuivant, il rencontre une zone arénisée puis offre à nouveau des vues sur un des fronts de taille qui a servi de « terrain de jeux » à l’un des artistes. Le circuit quitte bientôt la zone d’extraction pour longer des prés en direction de la Croix-Rouault. Des boules de granite sont visibles dans un petit bosquet de châtaigniers puis dans une prairie qui borde un petit bois avant d’atteindre la route de Louvigné. Le circuit part à droite puis à gauche vers les bâtiments rénovés du hameau de La Hérissais (gîtes, bureaux) qu’il atteint après 400 mètres et va jusqu’au Ruisseau du Boulay. Au pied des peupliers il longe le filet d’eau, franchit la route du Boulay jusqu’à un petit étang aménagé. Des rochers font le gros dos dans l’eau, d’autres agrémentent le petit bois au dessus d’un abri judicieusement présent pour permettre de sortir le déjeuner du sac Au sortir du bois, le circuit part à gauche pour rejoindre la route de Louvigné. Au carrefour, la granodiorite, altérée, affleure et permet quelques observations. Le chemin monte ensuite vers les beaux bâtiments du manoir de la Haute-Vairie, les contourne par le nord pour descendre vers la Vairie Alors qu’une autre vue sur le manoir s’offre sur la gauche, un panneau signale, face au promeneur, au pied et dans la colline boisée l’existence passée de la plus grande exploitation de granite de la commune (la carrière de la Vairie) dont les infrastructures (bâtiments, ateliers,…) sont encore en place. En bas de pente, juste avant les maisons, le chemin s’engage à droite en sous-bois et monte vers un superbe chaos de granite où une boule plurimétrique joue les équilibristes sur un socle découpé en blocs volumineux par des diaclases verticales et obliques. Cet affleurement permet de comprendre comment se sont formés les nombreux blocs plus ou moins arrondis qui parsèment la campagne ainsi que les boules complètement dégagées, localement accumulées en chaos sur les flancs et au fond des petites vallées. Le parcours attaque la butte par un escalier pour rejoindre le Haut-du-Rocher où une « utilisation guerrière » du granite pourra surprendre le promeneur. Il continue ensuite vers la Croix-Larcher où, là encore, a roche a été extraite, pour s’orienter à l’ouest vers La Martais. Avant la route qui mène à la carrière du Gendril, un panneau explique les relations entre le végétal et le minéral ou comment « l’union entre granite et arbre » contribue à façonner les paysages de la commune. La suite du parcours par La Martais, le Moulin de Mellé, Ville-Neuve et le retour vers Mellé, moins riche en éléments géologiques, est plus tournée vers l’architecture et l’histoire. La visite du bourg de Mellé en fin de circuit est de ce point de vue instructive; les constructions les plus représentatives sont signalées et leur histoire présentée sur des plaques largement renseignées. Le granite est bien sûr présent dans les bâtiments les plus anciens mais aussi dans le mobilier urbain très récent. Au pied de l’église, la Maison pierres et nature accueille le promeneur, proposant le dépliant du circuit, des offres d’animation, des renseignements divers sur la commune.                                                                            Texte et clichés: J. Plaine (Juillet 2003) Documents utiles Carte géologique de la France à 1/50 000ème, feuille Saint-Hilaire-du-Harcouët n° 247, BRGM éditeur. Jérôme Cucarull 2001 – Le granit en Ille-et-Vilaine, une économie, des hommes, un patrimoine. 86p.  

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Montfort-sur-Meu (35) (ancien site)

5- Brocéliande géologique ou la couleur d’une ville : Le circuit géologique pédestre de Montfort-sur-Meu (Ille-et-Vilaine) Télécharger le fichier texte+images (doc) Aux portes de Brocéliande, la ville de Montfort-sur-Meu est, du point de vue géologique, implantée à la fois sur le bassin rennais au sous-sol essentiellement schisteux et sur les premiers contreforts du massif de Paimpont aux roches plus variées (conglomérats, schistes et grès). Il y a une dizaine d’années, dans le cadre de ses propositions d’activités nature, l’Ecomusée du Pays de Montfort, scientifiquement conseillé par Jean Plaine, conservateur à Géosciences Rennes du Musée de géologie de l’Université de Rennes1, a tracé un circuit géologique pédestre qui s’inscrit sur ces deux domaines. Sur une boucle d’environ 12 kilomètres, empruntant des sentiers de randonnée(GR de pays, et PR) accessibles en toutes saisons, il permet une bonne approche des diverses roches sédimentaires qui font les couleurs des paysages de Bretagne centrale, roches vertes, roches violacées, et roches beiges à blanchâtres. Toutes ces roches ont autrefois été exploitées pour les besoins locaux en matériaux d’empierrement, de construction ou de couverture ce qui explique le nombre d’excavations visibles au long de ce parcours. Aujourd’hui elles sont très largement dégradées, envahies de végétation mais elles offrent encore des possibilités d’observation pour peu que l’on y exerce un œil attentif. Le circuit trouve son départ au pied de la tour du Papegaut, siège de l’Ecomusée du Pays de Montfort où chacun pourra se procurer la brochure qui décrit en détail le parcours, situe les arrêts, donne les différentes observations qui y sont possibles et aborde quelques notions de base en matière de géologie. Il est balisé de traits verts, chaque arrêt étant indiqué par un numéro également inscrit en vert sur un support (arbre, poteau). Les premiers temps du parcours se font par les rues de Montfort (rues de la Saulnerie, des Douves,…) au long desquelles les constructions anciennes à la belle architecture de pierre permettent d’observer toute la gamme d’utilisation du « poudingue de Montfort » véritable célébrité locale. Il continue par la rue des Grippeaux qui traverse des lotissements plus récents. Arrêt n°1- Les Grippeaux Ancienne ardoisière située dans le bosquet visible de la route après la ferme des Grippeaux dont on peut admirer l’architecture. Cette exploitation est ouverte dans les sédiments les plus anciens de la région, caractéristiques du sous-sol des bassins de Rennes et de Ploërmel, que les géologues armoricains placent dans le Briovérien, sans autre précision d’âge (Protérozoïque supérieur et (ou) Cambrien ?) Ce sont ici des schistes à couleur verte dominante. Arrêt n°2- La Roche Bâtiments partiellement rénovés, implantés sur les schistes briovériens qui affleurent devant la maison. La construction est représentative de l’architecture que l’on trouve au nord de Montfort avec base du mur constituée de schistes et poudingues rouges et partie supérieure en terre, alors qu’au sud de Montfort c’est la construction en pierre qui domine. Le parcours s’élève et pénètre dans le Bois du Buisson. Arrêt n°3- Bois du Buisson Ancienne excavation très dégradée dans les sédiments briovériens, ici des schistes et des niveaux plus gréseux. La stratification est difficilement identifiable, le débit principal de la roche, comme celui qui a permis la confection d’ardoises aux Grippeaux, correspondant à la schistosité régionale née des déformations du Massif armoricain à la fin de l’ère primaire au Carbonifère (événements varisques). Le chemin suit la lisière du bois et atteint le ruisseau des Fonds-Chauds qu’il remonte. Arrêt n°4- Ruisseau des Fonds-Chauds Petits affleurements de grès briovériens recristallisés (quartzites) dans le sous-bois sur la gauche. Arrêt n°5- Ruisseau des Fonds-Chauds Puissants niveaux de conglomérat couleur lie de vin, le fameux poudingue de Montfort, affleurant dans le bois des deux cotés du ruisseau et excavations qui offrent de belles surfaces de bancs inclinées à environ 45° vers le sud. Ici le conglomérat polygénique est particulièrement riche en éléments de quartz blanc anguleux à arrondis qui donnent tout l’intérêt chromatique à la roche. Ces sédiments d’origine continentale (cônes alluviaux ou cônes deltaïques) sont placés dans l’Ordovicien (âge autour de 470 millions d’années). Ils surmontent les sédiments briovériens, le contact entre les deux ensembles n’étant pas visible. Dans l’excavation la plus au sud la granulométrie de la roche diminue et l’on se trouve devant des grès plus ou moins grossiers. Arrêt n°6- Haut du bois du Buisson Au milieu du chemin affleurent des sédiments de même teinte lie de vin que le conglomérat observé plus bas mais ici le quartz a disparu, la roche a un grain plus fin; il s’agit des « schistes rouges de Pont-Réan » caractéristiques des paysages de landes que l’on trouve classiquement au sud de Rennes et en périphérie de Brocéliande. Ils ont un âge autour de 465 millions d’années (Ordovicien). Ces sédiments affleurent encore un peu plus loin au pied de la ferme de Beauregard. Le parcours se poursuit ensuite, depuis la Chevauchais et jusqu’à l’Anière, dans un paysage plus largement ouvert, cultivé, sans grande aspérité, signe que la géologie a peu à peu abandonné les schistes rouges pour entrer dans une nouvelle formation qui affleure peu. C’est le Grès armoricain que l’on peut reconnaître dans les blocs à la surface des champs et à l’arrêt suivant. Arrêt n°7- Bois de l’Abbaye Juste après le ruisseau de l’Anragot et à proximité de la route menant à Monterfil, de petites excavations permettent d’observer la troisième formation sédimentaire caractéristique du Massif de Paimpont, celle qui couronne la topographie régionale. Il s’agit de la Formation du Grès armoricain, formation gréseuse à la couleur beige à ocre dominante, souvent érodée en blocs et en sables qui offrent des sols propices à l’installation de la forêt de feuillus. On peut reconnaître la stratification proche de l’horizontale et quelques traces fossiles (terriers en forme de tubes verticaux). Ces sédiments correspondent à des sables marins littoraux consolidés (sables de plages). Ils sont placés dans l’Ordovicien, leur âge étant un peu plus jeune que les schistes rouges sous-jacents (465-460 millions d’années). Le circuit longe ensuite le bois de Saint-Lazare pour descendre vers la Penlaine de Saint-Lazare où les schistes

quevert 3
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4- Sentier géologique, sentier botanique : Le Chemin des Roches de Quévert (Côtes-d’Armor) Télécharger le fichier texte (doc), le plan d’accès (doc) En 1993 la ville de Quévert, localité située dans les Côtes-d’Armor à quelques kilomètres au Nord-Ouest de Dinan, décidait de réhabiliter une ancienne voie ferrée proche du centre-bourg pour offrir aux habitants de la commune à la fois un lieu de promenade et un espace de découverte naturaliste. Déjà engagée dans la conservation et le valorisation des végétaux (Courtil des senteurs, Verger conservatoire) elle désirait évoquer le monde des roches bretonnes dans un espace extérieur. Le tracé de la voie ferrée était inexploité, le Chemin des Roches était né. Le Conseil scientifique a été assuré par Jean Plaine, conservateur à Géosciences-Rennes du Musée de géologie de l’Université de Rennes 1, en étroite collaboration avec la municipalité de Quévert dont le personnel communal a réalisé la collecte et la mise en œuvre des échantillons. Aujourd’hui, sur les 600 mètres linéaires disponibles de chaque côté de l’ancien tracé de la voie, sont disposés un peu plus d’une centaine de blocs dont certains dépassent la tonne. La part belle est bien sûr faite aux roches constituant le sous-sol des Côtes-d’Armor mais quelques éléments des départements limitrophes viennent compléter la collection. Les espaces de présentation alternent avec les espaces plantés des espèces végétales que l’on trouve naturellement dans le département. L’information est délivrée par des étiquettes apposées à même les roches alors que pour les plantes ce sont les classiques supports en bois gravé. Les échantillons sont regroupés par grandes familles de roches dont le mode de formation et l’âge sont donnés sur des panneaux à l’entrée du chemin: les roches sédimentaires avec les conglomérats d’Erquy-Fréhel, les grès briovériens de Guilliers, les grès armoricains de Mûr-de-Bretagne, les grès roses d’Erquy, les schistes briovériens de Guilliers, les schistes rouges de Pont-Réan, les schistes bleus de Sévignac, les schistes noirs de Maël-Carhaix, les calcaires coquilliers (faluns) de Tréfumel; les roches métamorphiques avec les cornéennes à andalousite de Glomel, les gneiss de Plénée-Jugon, les migmatites du massif de Saint-Malo, les amphibolites d’Yffiniac ; les roches magmatiques avec les différents granites (granite rose de Ploumanac’h, granite à deux micas de Quily, granites beiges de Languédias, Mégrit, granite clair de Bobital, granite à cordiérite de Huelgoat, granite bleu de Lanhélin, granite porphyroïde de Moncontour, …), le gabbro de Saint-Quay-Portrieux, les dolérites de la Côte d’Emeraude. Quelques blocs, à l’extrémité du chemin, montrent les divers types de surfaçage du granite. Ce Chemin des Roches, inauguré en Juin 1994, s’inscrit plus largement dans un ensemble de sentiers de randonnées aménagés sur le territoire de la commune. Pratique A partir de Dinan prendre la direction de Saint-Brieuc par l’ancienne route nationale 776 Au niveau d’un centre commercial, prendre à droite vers Quévert. Franchir un giratoire, puis passer au dessus de la voie rapide Saint-Brieuc-Dol-de-Bretagne (N 176) Peu après la route descend vers le centre de Quévert. Stationner dans la descente sur la droite, au niveau d’une habitation. L’accès au sentier (panneau) est visible sur la gauche de la route.    Texte et clichés: J.Plaine, Avril 2003